OpenAI a dévoilé lundi un partenariat majeur avec le groupe américain de microprocesseurs Broadcom, qui va livrer plusieurs millions de puces à la start-up californienne, nouveau signe de son appétit insatiable de puissance de calcul.

( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )
C'est le troisième contrat d'ampleur passé, en quelques jours, par l'inventeur de ChatGPT pour s'assurer de capacités supplémentaires pour le développement de l'intelligence artificielle (IA) générative, après ceux conclus avec Nvidia et AMD.
L'accord annoncé lundi va au-delà d'une simple commande, car les microprocesseurs destinés à OpenAI vont être conçus spécifiquement pour cette société et adaptés à ses usages.
Wall Street a salué cette communication et vers 15H45 GMT, le titre Broadcom s'envolait de 9,14%.
A la faveur de ce coup de pouce, la firme technologique de Palo Alto (Californie) s'est hissée au septième rang des plus importantes capitalisations mondiales, à près de 1.700 milliards de dollars.
Dans une table ronde filmée mise en ligne lundi pour accompagner le communiqué de presse, le patron d'OpenAI, Sam Altman, a expliqué que son entreprise travaillait depuis 18 mois déjà avec Broadcom pour mettre au point ces puces avancées sur mesure.
Ces éléments sont en mesure de réaliser plusieurs tâches en même temps, ce qui correspond aux besoins de l'IA et diffère des puces plus classiques.
Broadcom va apporter à son client californien des processeurs nécessitant une puissance totale de 10 gigawatts (GW). Il n'est pas possible d'estimer exactement le nombre de processeurs correspondant, mais cela représente plusieurs millions de pièces.
"Pour nous, collaborer avec la meilleure entreprise d'IA est naturel", a décrit le directeur général de Broadcom, Hock Tan, lors de la table ronde.
Quand au choix d'OpenAI de diverisifier ses approvisionnements, le dirigeant a estimé que l'IA était "une révolution industrielle", qui ne pourrait pas être menée à bien "avec un ou deux acteurs. Il faut de nombreux partenaires, une collaboration à travers tout l'écosystème."
Broadcom est notamment connu pour avoir élaboré une architecture de processeur appelée XPU, efficace pour le fonctionnement des puces en réseau dans un serveur ou un centre de données (ou "data center").
- "Projet industriel" inédit -
Sam Altman a précisé que la mise en service de serveurs équipés par Broadcom commencerait fin 2026. "Ensuite, nous les déploierons très rapidement sur les trois années suivantes", a-t-il déclaré.
Les puces de Broadcom serviront surtout à l'inférence, c'est-à-dire à générer les réponses aux demandes des utilisateurs, davantage qu'à bâtir les modèles d'IA ou à les entraîner, a précisé Sam Altman.
"Sur plusieurs plans, on peut dire que la construction des infrastructures IA constitue le plus grand projet industriel de l'histoire de l'humanité", a commenté Sam Altman.
Certains observateurs s'inquiètent du fait qu'OpenAI, qui consomme des milliards de trésorerie chaque année et ne sera pas rentable avant 2029, puisse passer des commandes de plusieurs centaines de milliards de dollars de puces sur plusieurs années.
La start-up fait le pari que ses revenus vont continuer à croître de façon accélérée et qu'elle sera en mesure de lever des capitaux pour financer sa montée en puissance.
Beaucoup s'interrogent, par ailleurs, sur la capacité du réseau électrique américain à absorber ces considérables besoins supplémentaires, alors que l'offre est déjà contrainte.
Lundi, Sam Altman a révélé qu'OpenAI pouvait aujourd'hui compter sur des capacités installées "d'un peu plus de deux gigawatts". "Les récents partenariats vont nous faire passer à près de 30."
En comparaison, une centrale nucléaire conventionnelle a une capacité d'environ un gigawatt.
En 2023, les États-Unis avaient une capacité installée d'environ 1.189 gigawatts, selon le département de l'Energie, ce qui signifie que les nouveaux besoins d'OpenAI représentent plusieurs points de pourcentage de l'ensemble de la puissance électrique du pays tout entier.
Interrogé sur CNBC quant au volet énergétique de ses projets, le président d'OpenAI, Greg Brockman, n'a pas apporté de réponses concrètes.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer